Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/193

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résolut d’envoyer tout d’abord son ambassade à Paris : les premières ouvertures relatives à cette mesure furent faites auprès de M. de Bellecourt.

Ceci se passait dans les premiers jours de décembre. L’avis fut donné bientôt aux autorités françaises qu’elles recevraient la visite de deux vice-ministres daïmios et membres du deuxième conseil, chargés, comme attachés au service des relations extérieures, de discuter avec elles la question de l’envoi d’une ambassade en France.

Les deux personnages se rendirent à bord de la Sémiramis. Au Japon, un noble ne sort jamais de chez lui, en visite, en service, ou en affaires, sans être accompagné de la suite encombrante qu’exige le cérémonial. S’il est daïmio, de nombreux officiers entourent, précèdent et suivent son norimon. Devant marchent deux crieurs qui font écarter le peuple et le préviennent qu’il ait à se prosterner ; puis des soldats armés de lances dont le fer est soigneusement recouvert d’étuis en bois laqué, d’autres portant au sommet de longues piques des emblèmes de différentes sortes, étendards, panaches de plumes, ornements en métal, indiquant le rang, les dignités et les armes du maître. Devant son norimon deux Tétos conduisent son cheval richement caparaçonné ; puis s’avance le norimon avec des officiers se tenant aux portières. Derrière, les membres de sa famille, d’autres officiers et