Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/199

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les affaires ainsi terminées, montrèrent, dans leurs manières et leur conversation avec les autorités anglaises, la plus grande affabilité. Ils donnèrent des détails sur le combat de Kagosima : la ville avait beaucoup souffert, leurs pertes en hommes, parmi lesquels neuf officiers, avaient été très-supérieures à celles de la flotte anglaise. Les envoyés allèrent visiter une des corvettes mouillées sur rade et témoignèrent le désir d’avoir un bâtiment appartenant à cette catégorie ; « mais, ajoutèrent-ils, le taïcoun ne permettrait pas à leur maître d’acquérir une aussi puissante machine de guerre. ». Cette curieuse observation, jointe à quelques autres que nous avons pu faire, dans des circonstances analogues, auprès d’officiers de daïmios, est tout une révélation de la politique des taïcouns. Fidèles au mot d’ordre des anciens souverains de Yedo, les descendants actuels d’Yyéas poursuivent avec persévérance l’abaissement de la vieille noblesse japonaise et la division de ses forces qui rend de plus en plus chimériques ses dernières aspirations d’indépendance. Sans avoir appelé les étrangers, le gouvernement de Yedo cherche donc à mettre à profit ses nouvelles relations ; il apprend des Européens l’art moderne de la guerre, et, avec le plus grand soin, accapare les bénéfices énormes d’un commerce qu’il administre à son gré. Il est fort probable qu’en ces circonstances, le gouvernement