Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/200

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du taïcoun avait craint qu’une nouvelle collision entre les Anglais et le prince de Satzouma n’amenât ce dernier à leur accorder accès dans ses ports ; préoccupé des conséquences de cet événement possible, il avait poussé ou contraint le prince de Satzouma à entrer, sans plus attendre, en accommodement avec les autorités britanniques ; non content de se faire le conciliateur, il avait peut-être même avancé le montant de l’indemnité. Ce fut à ce moment l’opinion de beaucoup de personnes, et le fait se trouva confirmé par la suite.

Au commencement de l’année 1864, le gouvernement de Yedo fit savoir que l’ambassade était définitivement organisée. Deux fonctionnaires supérieurs des affaires étrangères, Ikeda-tsikougo-no-Kami et Kawadzou-Idzou-no-Kami, et l’ometske Kowada-Kwan-no-She, étaient désignés pour chefs de la mission, composée d’une suite nombreuse d’officiers et d’interprètes. Les deux vice-ministres déjà venus à bord de la Sémiramis se présentèrent chez les chefs des diverses légations, l’ambassade ayant le dessein de visiter les différentes cours de l’Europe, et peut-être même les États-Unis. Une somme de près de cinq millions de francs fut échangée chez un banquier de Yokohama contre des traites sur Londres, destinées à subvenir à ses frais de voyage et de séjour.

Comme preuve de pacifiques intentions, et sans