Japonais, à l’air diplomatique, aussi rusés et impénétrables que leurs compatriotes. Après mille précautions destinées à donner à leurs paroles l’importance d’un secret, ils se contentèrent de rapporter au sujet des intentions du prince de Nagato des allégations vagues et vides de sens. On ne put rien en tirer de mieux : peut-être leurs conseils avaient-ils été repoussés, ou bien, au milieu de fanatiques, avaient-ils jugé prudent de garder le silence.
La Barossa revint le 10 août à Yokohama. Les commandants en chef, invités par les ministres à donner leur avis concernant une opération collective contre les batteries du détroit, s’assemblèrent le 17. Les forces actuellement présentes à Yokohama se composaient de quinze à dix-huit cents hommes de troupes anglaises à la disposition de sir R. Alcock, et de trois cents fusiliers marins qui avaient relevé, quelques mois auparavant, notre garnison de chasseurs du 3e bataillon d’Afrique. En rade se trouvait la division anglaise, forte de treize à quatorze navires, la division française composée alors de la Sémiramis, du Dupleix et du Tancrède, quatre corvettes hollandaises et une corvette américaine. Quel que fût l’accroissement des batteries du détroit et le nombre de ses défenseurs, on pouvait, en dirigeant sur Simonoseki la plus grande partie des forces maritimes, compter sur le succès. Les amiraux répondirent en conséquence qu’ils