Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/275

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enfin avec sa famille ; après le passage du feu il retrouvera, debout au milieu des cendres, cette seule partie de sa demeure. Dans les maisons plus modestes, ou dépourvues de marchandises, un petit caveau recouvert d’une dalle sert au même office.

Cette digression permettra de comprendre l’aspect que présentait le quartier de Yedo que nous traversions ; de nouvelles rues commençaient d’ailleurs à s’élever sur les anciens alignements, et à relier entre elles ces tours d’une apparence singulière. — Après avoir longé plusieurs édifices occupant une assez grande étendue, mais fort tristes d’aspect avec leur peu de hauteur et leurs fenêtres grillées, qu’on nous désigna comme des casernes et écoles destinées aux jeunes officiers du taïcoun, nous arrivâmes à l’une des portes qui donnent accès dans le quartier des daïmios.

En pénétrant dans l’enceinte du quartier officiel de Yedo, la physionomie de la ville change complétement. Le terme de palais ne répond pas ici à l’idée que nous en dérivons habituellement ; les Japonais ignorent ou négligent l’emploi des ressources architecturales pour l’ornementation extérieure de leurs habitations. Le quartier aristocratique de la capitale du Japon, celui où se groupent les palais de daïmios, offre une suite d’édifices peu élevés, sans étage, cachés chacun derrière une enceinte dont les murs, avec leurs fenêtres grillées,