Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/284

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en avant, formant un angle dont la pointe était dirigée sur l’ennemi. — Cette manœuvre fut répétée par deux nouvelles files de lanciers, qui, dépassant les premières, vinrent former deux angles nouveaux un peu en avant du premier, les deux sommets sur une même ligne. — À ce moment, les lanciers des deux dernières files s’accroupirent par terre, la lance en avant, tandis que les premières, se remettant en marche, venaient reformer leur angle aigu en avant des deux autres. — De cette façon, l’avant-garde du petit corps d’armée cheminait lentement, chaque section couvrant celle qui effectuait son mouvement ; le gros des forces parut aussitôt après elle.

Les trois chefs s’avançaient côte à côte, seuls à cheval, entourés d’une nombreuse cohorte d’officiers, qui formaient un demi-cercle en avant d’eux ; à quelques pas derrière venaient le tambour, porté à dos d’homme, et la ligne des soldats tenant à la main des conques marines ; de temps en temps, trois coups frappés sur la caisse étaient suivis de trois mugissements produits par ces curieux instruments. Après eux marchait enfin, en guise d’arrière-garde, un dernier rang de guerriers armés de lances. — Le corps entier s’avança ainsi progressivement ; les hommes étaient silencieux : les ordres se donnaient en agitant les bâtons de commandement ; puis, tout d’un coup, avec de grands