Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/56

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ver le plus embarrassé pour le choix d’une ligne de conduite et se voir obligé aux plus grands ménagements, le parti opposé grandit immédiatement en influence. Les émissaires de ce parti prêchèrent dans tout le pays la haine contre les étrangers : s’appuyant sur ces lois de Gongensama qui leur interdisaient à jamais l’accès de l’empire, ils dépeignirent en termes éloquents les malheurs prêts à fondre sur le pays : l’écroulement de la vieille société japonaise, la guerre civile, la conquête du Japon par les puissances étrangères.

Ces plaintes étaient, chez les Daïmios, l’expression plus ou moins sincère de leurs craintes ; mais, sans doute, elles servaient en même temps leur cause personnelle, et l’occasion leur paraissait venue d’ébranler, en le compromettant vis-à-vis du pays et des étrangers, un pouvoir devant lequel, depuis deux cents ans, ils avaient dû plier. Les événements qui se sont déroulés depuis lors sont évidemment le résultat de cette double situation.

Peu de temps après l’installation des premiers

    bien toutefois les préoccupations que nous cherchions à dépeindre :

    « Si on permet aux étrangers de s’établir de côté et d’autre, ils gagneront l’esprit du peuple, par l’influence de leurs paroles attractives, et le peuple finira par se laisser aller à suivre leurs usages. »