Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/80

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dait un plus long délai indispensable. Quant aux démarches directes que voulait faire l’Angleterre auprès du prince de Satzouma, le gouvernement du Taïcoun ne pouvait s’y associer sans nier, en quelque sorte, sa propre existence et ajouter ainsi aux embarras du moment.

Les autorités anglaises se départirent en ces circonstances de la vigueur que comportaient les termes de l’ultimatum. Elles avaient cru que tout céderait à la vue de leurs canons ; les premiers symptômes de résistance de la part des Japonais les déconcertèrent. — Peu de jours après les communications du Gorogio, le colonel Neale lui écrivait pour savoir à quelle époque le Taïcoun pourrait donner une réponse définitive ; c’était retirer ce que l’ultimatum avait de catégorique, et se mettre, pour son exécution, à la merci d’un gouvernement de mauvaise foi ! — À ce même moment, le ministre américain, sans doute invité par les Japonais à vouloir bien employer, conformément aux traités, ses bons offices à l’aplanissement des difficultés, essaya une médiation, qui ne fut pas acceptée par les autorités anglaises. Celles-ci, d’ailleurs, avaient manifesté leur intention de poursuivre seules l’exécution des ordres précis de leur gouvernement.

Un meeting fut tenu, le 16 avril, à la légation anglaise, entre les ministres de France et d’Angleterre, et les commandants en chef des forces mari-