milieu de nos promenades, nous prenions plaisir à nous arrêter dans les villages ; les habitants chez qui nous nous présentions s’empressaient de nous faire les honneurs de leur maison, offrant dans de petites tasses le thé qu’ils entretiennent constamment sur leur shibashi, et nous accablant, en échange, de questions curieuses, tout cela avec une cordialité et une bonne humeur qui gagnaient immédiatement notre sympathie. Ces façons d’agir sont aujourd’hui un peu perdues dans les alentours des ports ouverts aux étrangers ; on les retrouve dès que l’on s’avance tant soit peu dans l’intérieur.
Une promenade au milieu du quartier indigène de Yokohama conduit rapidement aux limites de la ville, entourée, nous l’avons dit, de canaux et de marais. — De ce côté, des ponts et une longue chaussée la font communiquer avec le pied des collines, garni de faubourgs ; la tête des ponts, comme d’ailleurs toutes les portes de la ville, est défendue par des palissades en bois et des postes de yacounines. Les fantassins du taïcoun y montent la garde, l’arme au bras ; dans l’intérieur du poste ils s’exercent au maniement du fusil, tandis que les officiers, assis devant leurs pupitres et regardant la voie, prennent note de tout ce qui passe et examinent les permis que doit présenter tout indigène armé pour entrer dans la ville. — Depuis les der-