Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/92

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nières complications politiques ces postes avaient été renforcés ; on y remarquait même en évidence de petites pièces de canon de bronze montées sur affûts de campagne.

Si le premier contact du peuple japonais éveille les sympathies du voyageur, il est encore plus séduit par le riant aspect du pays. Tout le Japon, le sud principalement, est renommé par la beauté et la fertilité de ses campagnes ; les environs de Yokohama ne démentent pas cette réputation. — Qu’on se figure une succession de collines boisées sur toutes leurs pentes, séparées par des vallées sillonnées de cours d’eaux. — Des vertes rizières en occupent le fond, tandis que les champs de céréales et d’autres cultures garnissent les plateaux ; cet ensemble donne au paysage l’aspect d’un parc sans fin. L’arbre dominant est une espèce de pin analogue à notre pin maritime ; il couronne les hauteurs de sa silhouette élégante ; autour de lui croissent les arbres verts, les cryptomerias, les lauriers-camphre, les chênes et d’autres essences au feuillage varié. La campagne est très-peuplée ; les habitations des paysans s’y rencontrent à chaque pas, à demi cachées sous la verdure et très-coquettes sous leur toit de chaume. — On y retrouve la propreté habituelle des Japonais, et le soin qui préside à tout ce qu’ils font : les alentours sont garnis de fleurs et bordés de haies vives soigneusement en-