Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tretenues. — Le Japon est la patrie du camélia ; il y croît à l’état de nature et y atteint les proportions de l’arbre. Des bosquets de bambous et des palmiers d’une espèce particulière[1] s’élèvent aussi d’ordinaire à l’entour des cases.

Les pagodes sont très-nombreuses dans la campagne ; elles sont bâties en bois comme tous les monuments de ce pays soumis à de fréquents tremblements de terre, mais l’intérieur est orné de curieuses sculptures, où dominent les emblèmes sacrés de la religion : la tortue à queue velue, le dragon, la cigogne, le poisson de mer, la branche de pin. Des lanternes en pyramides ou des animaux fantastiques sculptés en pierre sont disposés symétriquement en avant de l’entrée ; dans les temples bouddhistes, on entrevoit la statue dorée de la divinité et de ses satellites au fond de l’édifice, dans un demi-jour mystérieux. Ces pagodes sont généralement entourées de grands arbres et placées dans une situation pittoresque ; elles s’élèvent parfois au sommet d’une colline et l’on y arrive alors par de beaux escaliers en pierre. Le promeneur qui en gravit les marches et vient s’asseoir sous la véranda du temple peut jouir du panorama de cette admirable campagne. Par-dessus les bois et les vallées, il aperçoit d’un côté les eaux bleues du golfe de

  1. Le chamærops excelsa de Chine.