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mes inquiétudes


tis, sur-le-champ, tout le monde bien content. J’ai resté un jour entier sans voir le général[1]. Tous ces messieurs, pour me faire enrager, me disaient que, quand je serais arrivé en France, on me couperait la tête, parce que, quand les Mameloucks prenaient les soldats français, ils faisaient couper la tête la même chose : ça me donnait un peu d’inquiétude.

Trois jours après notre embarcation, j’ai demandé à parler au général, par monsieur Jaubert, qui parlait arabe. Enfin, il me fait parler le même jour. Le général me dit : « Te voilà, Roustam ! Comment tu te portes ? » Je lui dis : « Très bien, mais très inquiet sur mon sort. » Il me dit : « Mais pourquoi ça ? » Je lui dis : « Tout le monde dit que, quand je serai arrivé en France,

  1. Il était parti dans un autre canot que le mien ; j’étais bien inquiet. J’avais dix-sept ans et demi (Note du ms.).