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Page:Roustam Souvenirs, 1911.djvu/124

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mes inquiétudes


on me coupera la tête. Si c’est vrai, comme on dit, je voudrais que ça soit à présent, et qu’on me fasse pas souffrir jusque en France ! » Il me dit, avec sa bonté ordinaire, en tirant toujours mes oreilles, comme tous les jours : « Ceux qui t’ont dit ça sont des bêtes ; ne craignez rien, nous arriverons bientôt à Paris, et nous trouverons beaucoup de jolies femmes et beaucoup d’argent. Tu vois que nous serons bien heureux, bien plus qu’en Égypte ! » Après ça, je le remerciai bien de la manière qu’il m’a reçu, et m’a donné la tranquillité, car j’étais bien inquiet.

Pour passer le temps dans la frégate plus agréablement, on a joué plusieurs fois aux cartes avec messieurs Berthier, Duroc, Bessières, Lavalette, enfin beaucoup de monde. Il a gagné plusieurs fois, m’a donné de petites sommes d’argent. Nous sommes arrivés en Corse, le pays du