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une attaque de brigands


Gaillon[1], ils m’ont empêché, en me disant : « Si nous faisons quelque résistance, nous serons perdus ! » Ces messieurs, ils me disaient ça en arabe ; les autres ne comprenaient rien. Après ça, ils ont cassé toutes les caisses et ont pris tous les effets et toutes les argenteries du général, marquées B. Après ça, ils sont venus à moi. J’avais à peu près six mille francs, dans ma ceinture, tant en or qu’en argent. Ils m’ont pas donné le temps de défaire ma ceinture. Ils me l’ont coupée avec un couteau. Mon poignard était dans ma grande poche. Ils ne l’ont pas pris. Je suis pas fâché de cela, car c’était un souvenir du général qu’il m’avait donné dans le désert d’Égypte.

Un de ces brigands vient à moi. Il me

  1. Chefs de cuisine de Bonaparte. Le premier, qui faillit trouver la mort dans cette aventure, fut retraité avec la place de garde des bouches, à Fontainebleau (V. Frédéric Masson, Napoléon chez lui).