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mes appointements


Majesté, ça sera une grande fortune pour moi. » Il me dit : « Enfin, si je te demande de l’argent, pourras-tu m’en prêter ? » Je lui dis : « Sire, j’ai dans ma poche douze louis. Je vous donnerai tout. — Comment, pas plus que ça ! — Non, Sire. » Et il me dit : « Combien as-tu d’appointements ? — Rien, Sire. Je me plains pas ; je me trouve heureux. — Enfin, combien gagnes-tu avec moi ? » Je ne voulais pas encore lui dire la vérité. Il commença à être très-mécontent contre monsieur Fischer, qui était à la tête de sa Maison. Il me dit encore : « Dis-moi donc combien tu gagnes avec moi ? » Je lui dis : « Rien. J’ai rien demandé, et ils m’ont rien donné. — Comment ! Depuis deux années tu n’as pas d’argent ? » Je lui dis : « Je vous demande pardon, Sire. En revenant d’Égypte, j’avais un châle de cachemire ; je l’ai vendu pour avoir un peu d’argent, pour avoir du tabac