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Page:Roustam Souvenirs, 1911.djvu/229

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passage du mont-cenis


suffoqué ; il perdait la respiration. Le Maréchal, quoique assez fort, eut de la peine à lutter contre le vent. Je pris l’Empereur dans mes bras, je le portai, pour ainsi dire, non pas comme on porterait un enfant, car ses pieds touchaient la terre, mais je l’aidai de mes forces pour le faire avancer. Nous arrivâmes, non sans peine, à la petite baraque : elle était habitée par un paysan qui vendait de l’eau-de-vie aux passants. L’Empereur entra et s’assit près de la cheminée, où il y avait un modeste feu. Sa Majesté dit : « Eh bien, Duroc ! Il faut convenir que ce pauvre Roustam est bien fort et bien courageux. » Il se retourna vers moi et me dit : « Qu’allons-nous faire, mon gros garçon ? — Nous passerons, Sire, répliquai-je ; le couvent n’est pas bien loin. » Et je m’occupai, de suite, de chercher, dans la maison, ce qui pouvait convenir pour faire une chaise à