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Page:Roustam Souvenirs, 1911.djvu/255

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l’empereur et mon fils

« Messieurs, dites qu’on tire deux cents coups de canon. »


L’Empereur aimait beaucoup les enfants ; il me demandait souvent des nouvelles de mon fils. Un jour, je le fis descendre avec moi dans la chambre de l’Empereur. Sa Majesté s’y trouvait. Elle lui dit aussitôt : « Eh bien, le voilà, bon sujet ! » Il avait, à cette époque, quatre ans, il tutoyait tout le monde, et pas plus de timidité qu’on n’en a ordinairement à son âge. L’Empereur le fit placer dans l’embrasure de la fenêtre, et l’enfant se mit, aussitôt, à toucher à ses ordres et à le questionner sur cela.

L’Empereur lui dit : « On ne donne ces choses-là qu’à ceux qui sont sages. Es-tu sage, toi ? » Il ouvre aussitôt de grands yeux et lui dit : « Regarde dans mes yeux, plutôt. — J’y vois qu’Achille, est un fier polisson ! »