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en russie


de ces mulets était le petit lit en fer qu’on dressait partout et qui était roulé avec un matelas, au travers d’un mulet.

Ces soldats, affamés par des marches continuelles, aperçoivent cette maigre caravane, qui s’achemine sous la conduite de trois gendarmes et de deux hommes de la bouche.

D’un œil de convoitise, ils les voient passer. Mais la faim l’emporte, et les voilà pressant le pas en désordre et s’informant d’où viennent ces provisions et à qui elles sont destinées. Ils le savaient, et, de plus, ils pouvaient lire, sur la couverture, la destination de ces vivres… Mais, encore une fois, la faim !

« C’est à l’Empereur. N’y touchez pas ! » Et déjà mille mains rapaces assaillaient les paniers : « L’Empereur n’ordonne pas qu’on meure ; au surplus, à sa santé ! » Et c’en est fait des provisions qui, du reste,