ne firent qu’irriter davantage une faim mal assouvie.
L’Empereur excusa ses soldats ; toutefois il voulut savoir à quel régiment ils appartenaient : « Un jour viendra qu’ils seront dans l’abondance, je les passerai en revue… Mais non, le reproche serait trop cruel : tel jour, vous voliez le pain de votre Empereur ! »
Deux jours avant d’arriver à Smorgoni, à Molodetchno, l’Empereur, qui avait battu en retraite avec l’armée, résolut de la quitter. Il passait la nuit dans un misérable village à Molodetchno. J’étais dans la pièce voisine. J’entendis parler haut. C’était l’Empereur, gourmandant très-haut Berthier qui voulait le suivre : « Je vais en France parce que ma présence est indispensable. — Sire, depuis longtemps, Votre Majesté sait que je veux quitter le service : je suis