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introduction


dévoué au général Bonaparte, El Bekri, puis à celui du général lui-même, qui l’emmène en France, et ne se sépare plus de lui, désormais. Roustam couche, en effet, la nuit, dans une chambre voisine de la sienne, et le suit dans toutes ses campagnes.

Aussitôt débarqué à Fréjus, Bonaparte prend le chemin de Paris. Il laisse Roustam voyager à petites journées avec ses bagages et ses gens. À quelques lieues d’Aix, le convoi est attaqué par des brigands que, dans une lettre dont la naïveté paraît avoir fait la joie de Napoléon et de Joséphine, notre Mamelouck désigne à son maître sous le nom d’« Arabes français ».

Toute la famille impériale lui donne bientôt des témoignages d’amitié non équivoques : le Premier Consul et son épouse lui prodiguent leurs soins après un grave accident de cheval dont il a été victime ; « Mademoiselle Hortense », la future reine de Hollande, fait son portrait pendant sa convalescence, et lui chante de jolies romances pour l’empêcher de s’endormir pendant les poses.

Par une juste réciprocité, Roustam ne marchande pas son dévouement à ses protecteurs ; intime il se montre si désintéressé qu’il faut trois années à Bonaparte pour s’apercevoir — non sans colère contre le chef de ses finances — que son Mamelouck n’a pas encore touché d’appointe-