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malheurs de la guerre


ne pus pas me procurer un peu de paille pour me coucher là-dedans. Le lendemain, je suis parti de bon matin. J’ai laissé mes compagnons de voyage dans la ville, dans leur pauvre maison, qui ne valait plus rien, comme toutes les autres.

Entre notre ville et Choucha, il y a une petite rivière que j’avais passée plusieurs fois à gué, sans aucun danger, mais, ce jour-là, il était tombé beaucoup d’eau. Je me suis présenté tout seul à la rivière. Elle m’a paru un peu grosse, mais j’avais un grand désir de voir ma mère et mes sœurs, qui me donnait le courage de passer hardiment ce petit fleuve.

Au moment, je suis entré dans l’eau. Le courant m’a enlevé et m’a frappé contre une grosse pierre que j’ai tenue ferme, pendant une heure, sans perdre ma connaissance. Je vois arriver un voyageur avec son cheval, qui a eu la bonté de me sau-