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malheur de la guerre


ver la vie et de me passer sur l’autre rive. Je me trouvais encore une fois heureux.

J’arrive à six heures du soir à Choucha, au quartier des Arméniens, où j’ai trouvé plusieurs personnes de connaissance de ma mère, qui m’ont bien reçu en me disant : « Votre mère disait à tout le monde : mon fils ne m’abandonnera jamais ! Tôt ou tard, il viendra me trouver. Je connais son bon cœur et son attachement pour moi ! » Enfin, on me conduit chez maman. Au moment où elle m’aperçoit, elle se trouve mal pendant une heure, sans pouvoir me parler un mot.

Sa connaissance a commencé. Elle m’aperçoit, elle me serre contre son cœur, en versant des larmes avec mes sœurs, en m’accablant de caresses. Maman me dit : « Oui, j’étais bien sûre que tu ne me quitterais jamais, quoique tu étais jeune