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j’entre aux mameloucks


de vous comme de mes compatriotes, et je donnerai de vos nouvelles à vos parents. » Je ne sais pas si c’est, vrai, car je ne reçus aucune nouvelle depuis que je suis quitté ma sœur à Kizliar en Tartarie. Je quitte le Bey pour aller dans ma chambre que l’on m’avait désignée. En traversant dans un grand corridor que j’ai rencontré beaucoup de Mameloucks vieux et jeunes, j’ai reconnu un jeune homme de quinze ans, de mon âge. Il était né dans la ville où j’étais, il était mon camarade, mais il était perdu deux ans avant moi.

Je voyais, tous les jours, sa mère et son père pleurer après lui. Exprès, je me suis approché de lui, je demande s’il me connaît. Il me dit non. Je lui dis : « Mais tu t’appelles Mangasar, tu es né à Aperkan ! Comment ! tu me connais pas ? J’étais ton camarade, je m’appelle Roustam ! » Il me dit : « Ma foi oui ! » Il me sauta au cou.