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PARIS

numental et dont les vitraux sont de la plus grande richesse ; c’est Sainte Clotilde.

Plus près, voici Saint Thomas d’Aquin, avec sa façade à colonnes; c’est l’église du faubourg Saint Germain, où les nobles vont généralement se marier.

Si vos regards se rapprochent de la Seine vous apercevez au loin de grands édifices qui touchent au pont de la Concorde. C’est le corps Législatif ou le Palais Bourbon dont le portique à colonnes est très imposant. Il est maintenant inoccupé et fermé[1].

En remontant encore un peu le fleuve, votre vue s’arrête à ce palais à rotonde, de forme assez étrange, et dont la façade sur la rue de Lille fait un arc de triomphe. C’est le Palais de la Légion d’Honneur, et l’on dit que les Parisiens le caressent des yeux et le voient surgir dans tous leurs rêves ! Il paraît que les employés, chargés de dépouiller les pétitions qui arrivent à ce palais de tous les points de la France, n’occupent pas une sinécure.

Il a été jadis la résidence du prince de Salm ; mais pendant la Commune, il eut des hôtes moins aristocratiques ; car il fut habité par le fameux général Eudes et la non moins fameuse Madame Eudes, qu’il avait épousée à « l’autel de la nature. » C’étaient de braves gens ; mais ils avaient un goût prononcé pour le bien d’autrui, et le palais doit être solide et lourd

  1. Ce beau palais qui a appartenu à un petit-fils de Henri IV a été rouvert depuis, et c’est M. Gambetta, Président de la Chambre des Députés, qui s’y est installé.