Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par des prêtres juifs pour les besoins de leur autorité ébranlée.

Toute la Bible d’ailleurs est une imitation habile, ou plutôt une copie des livres de Zoroastre et la majeure partie est de date récente.

Mais s’il n’y a pas eu de révélation, et si la Bible est un conte de fée, comment l’homme en est-il venu à croire en Dieu ? M. C. trouve la chose toute simple, et l’histoire — c’est-à-dire son histoire à la main — il raconte ainsi l’origine de Dieu.

L’homme venu sur la terre, on ne sait pas bien comment, il y a quelque cent mille ans, s’est aperçu un jour que c’était le soleil qui faisant croître les fleurs et les plantes, et tout naturellement il en a conclu que ce grand astre devait être le créateur de tout ce qu’il voyait, et que l’homme lui-même s’était formé et développé sous un rayon de soleil. Il a voulu manifester sa reconnaissance, et il a divinisé le soleil.

C’est pourquoi le premier nom de la Divinité fut… je ne sais plus quel mot baroque d’une langue sémitique qui veut dire soleil. Non seulement M. C… nous a prononcé ce mot là — sans doute avec l’accent qu’y mettaient les races sémitiques il y a quarante à cinquante mille ans — mais il nous l’a écrit sur un tableau et nous a montré les transformations que ce mot avait subies pour devenir Théos puis Deus et enfin Dieu.

La conclusion qui découlait de ses prémisses, la voici : ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme, mais c’est l’homme qui a créé Dieu. Dieu est une notion