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XII

LES CERCLES CATHOLIQUES D’OUVRIERS.



TOUT le monde connaît le fameux romancier qui a nom Paul Féval, et l’on sait qu’il s’est radicalement converti, il y a quelques années.

Quand je dis converti, je n’entends pas faire comprendre qu’il fût un impie. Non, Paul Féval est Breton, et les libres-penseurs sont rares en Bretagne. Il avait la foi, mais la foi sans les œuvres.

Absorbé, emporté par cette vie sceptique de Paris qui énerve les sentiments, qui dissipe les croyances, et qui efféminé les intelligences les plus viriles, Paul Féval a pendant de longues années gaspillé son merveilleux talent à entasser romans sur romans, qui ne faisaient pas de mal peut-être, mais qui ne produisaient aucun bien.

Cependant Paul Féval avait un ami, qui n’avait pas sa réputation, qui est mort presque inconnu du monde, et qui pourtant le dominait. Or cet ami jetait constamment dans le cœur de Paul Féval une semence mystérieuse qui n’a germé que longtemps