Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/72

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bureaux prennent-le plus grand souci de ma santé, pour l’excellente raison que ma vie assure une part de leurs revenus. Jugez de leurs angoisses si je tombais malade ; non seulement ma mort leur enlèverait ce revenu ; mais elle les obligerait à payer une jolie somme à mes héritiers. Bref, ils prendront mon deuil, et si mon nom n’est pas inscrit au temple de mémoire, il le sera certainement dans leurs livres, et chaque paiement qu’ils auront à faire à ma succession fera revivre mon souvenir. C’est cette espèce d’immortalité dont je parlais tantôt.

M. Hébert n’a rien répondu, et si les Bédouins ne le débarrassent pas de ce souci dans les déserts de la Judée, il songera peut-être à prendre une assurance à son retour.

En causant ainsi nous avons traversé le Mound, et laissant sur notre gauche l’Église Libre et la Banque d’Écosse nous gravissons la pente qui nous conduit au château.

C’est ici le berceau d’Édimbourg, je pourrais dire de l’Écosse. Il est perché sur un roc de basalte, inaccessible par trois côtés, et vu de Grassmarket avec son bastion arrondi, il présente le même aspect que la citadelle de Québec, vue du marché Champlain.

Il renfermait jadis un palais qui fut la résidence des anciens rois d’Écosse. Mais il ne reste plus guère des anciennes constructions que la Chapelle de Ste Marguerite et la Chambre de la Reine Marie.

On donne à la Chapelle l’âge respectable de plus de huit siècles ; mais il ne faut pas la confondre avec