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une autre, plus jeune de trois siècles, qui fut dédiée à Ste Marguerite et qui est beaucoup plus spacieuse. Celle que nous visitons n’a que seize pieds sur dix, et n’a rien de remarquable, si ce n’est qu’elle fut l’oratoire même de Ste Marguerite, reine d’Écosse.

Elle a été longtemps profanée et transformée en poudrière ; mais finalement la mémoire de la Sainte a surnagé, et l’on a restauré sa petite chapelle, la plus ancienne relique qu’Édimbourg possède.

L’histoire de Ste Marguerite est pleine d’intérêt. Issue de la famille royale d’Angleterre, son enfance s’est écoulée dans les cours du roi de Hongrie et de l’empereur d’Allemagne. Jeune fille elle fut rappelée à Londres, mais elle fut obligée de s’enfuir après la bataille de Hastings qui soumettait l’Angleterre à Guillaume le Conquérant.

Accompagnée de son frère Edgar, la jeune princesse s’en retournait en Hongrie, lorsqu’une horrible tempête les jeta sur les côtes d’Écosse, dans une baie qui porte encore le nom d’Edgar Port. Le roi Malcolm alla secourir les naufragés, et devint tellement épris de la beauté et des perfections de Marguerite qu’il lui offrit de partager son trône, ce qu’elle accepta.

Sa haute éducation, ses vertus et la sainteté de sa vie, contribuèrent pour une large part à la civilisation de l’Écosse, qui à cette époque sortait à peine de la barbarie.

L’autre relique du château est la chambre qu’habita une autre reine d’Écosse, l’infortunée Marie Stuart, et dans laquelle elle donna naissance à celui qui de-