Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/183

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dans ces immenses territoires où le nom de Jésus était naguère inconnu, il le voyait maintenant adoré, servi par des peuples de races et de langues nombreuses ; la Lumière, descendue du ciel en Orient, éclairait maintenant les nations de l’extrême Ouest ; les cathédrales surgissaient du sol où se dressaient naguère les tentes des missionnaires, des villes florissantes remplaçaient les campements des Indiens, et partout éclatait la gloire du peuple d’Israël.

Quelle allégresse ! Quel triomphe pour les humbles ouvriers de la vigne du Seigneur ! Et comme ce grain de sénevé arrosé de leurs sueurs avait germé rapidement ! Quel bel arbre il était déjà devenu ; et combien il était doux de se reposer à l’ombre de ses branches chargées de feuilles et de fruits !

Je ne saurais reproduire l’émotion de l’orateur en commentant ce texte si bien approprié à la circonstance, et il est bien inutile d’ajouter qu’il communiqua cette émotion à son auditoire.

Comment aurions-nous pu rester insensibles en voyant cet illustre missionnaire, vieilli avant l’âge par ses travaux apostoliques, accablé par des maladies prises dans ses longues courses d’hiver à travers les solitudes du Nord-Ouest, regardant venir la fin de sa carrière, et contemplant avec la tendresse émue d’un père et les saintes joies d’un apôtre, les succès merveil-