Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/195

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quelques jours. Il était bien sûr que la fille de Papabkinès avait dû mourir dans l’intervalle. Quelles ne furent pas sa surprise et sa joie quand, à peine de retour, il vit venir à travers la prairie le vieux sorcier et sa fille bien-aimée : elle était parfaitement guérie !

C’est quelques mois après qu’elle est devenue Madame Osikkusiweyân (Peau d’Hermine). Quant au vieux sorcier, il s’est converti depuis, et est devenu un fervent chrétien.

Quand j’ai connu cette histoire, j’ai compris pourquoi le vieux Papabkinès avait embrassé le P. Lacombe avec tant d’effusion, à la gare d’Hobbéma. C’est, qu’il regarde le missionnaire comme son sauveur et celui de sa fille.

Tout en prêtant l’oreille au conteur, je regardais Osikkusiweyân, et j’admirais son maintien noble et digne.

Le Cris est vraiment une belle race, et sa langue, est dans l’opinion des missionnaires une des plus belles qui existent.

Au point de vue grammatical, elle est admirable, disent-ils, comme régularité, comme simplicité, et comme richesse. Quand vous en connaissez les racines principales, avec quelques combinaisons de certaines syllabes usuelles, et les finales de genre et de nombre, vous pouvez comprendre et même parler la langue crise.