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Le pays que nous traversons, en revenant d’Edmonton à Calgary, est plein des souvenirs de cette tribu ; et la plupart des récits merveilleux que je tiens du P. Lacombe ont eu pour théâtre ces belles vallées qu’arrose la rivière à la Biche.

C’est donc ici qu’ils me paraissent avoir leur place marquée dans ce volume.

Sans doute, ils ne sont pas des souvenirs actuels de notre voyage ; mais c’est ici que je les ai recueillis, et ils appartiennent à un ordre de choses qui ne reviendra plus, et dont quelques bribes au moins seront ainsi sauvées de l’oubli.

Ces récits contiennent d’ailleurs un grand enseignement : c’est que « Dieu ne fait point acception des personnes, comme disent les Actes des Apôtres, et qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable. »

Parmi les races mêmes les plus dégradées il est des hommes qui craignent Dieu sans le connaître, et qui pratiquent la justice naturelle. Quand ces hommes l’appellent du fond de leur misère, Dieu les entend ; il va les visiter, et s’il n’avait pas de missionnaire à sa disposition il leur enverrait un ange comme il fit pour le centurion Corneille.

À l’aurore du christianisme, il y eut quelque doute sur cette doctrine, parce que les Juifs s’imaginaient que Dieu leur avait donné le monopole des vérités du salut.