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Leur campement s’élevait alors dans la plaine qui s’étend entre la rivière à la Biche et la rivière Bataille, et le vaillant missionnaire était venu s’installer au milieu d’eux.

Il faisait très froid, et une couche de neige, épaisse de deux pieds, couvrait le sol. À son arrivée, les femmes sauvages s’occupèrent de son installation. On sait que selon les mœurs de ces tribus les femmes sont chargées de tous les travaux, qui ne sont pas la chasse ou la guerre.

Elles se mirent donc immédiatement à l’œuvre, enlevèrent la neige, arrachèrent le foin glacé et dressèrent solidement la tente.

Cette tente était en cuir, assez spacieuse pour y dire la messe, et chauffée par un petit poêle.

Quand le missionnaire y fut installé, les Premiers de la nation — qui étaient des amis mais non des chrétiens — vinrent lui souhaiter la bienvenue.

Après les salutations d’usage, tous s’assirent par terre à l’intérieur de la tente — excepté leur chef qui resta debout.

C’était un homme de petite taille, svelte, bien fait, avec une belle tête, des yeux vifs et une expression douce et sympathique. On le nommait en Cris Wikaskokiseyin — Foin-de-senteur.

— As-tu emporté avec toi des médecines ? dit le chef Cris au missionnaire.