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premiers ancêtres ? Les Indiens de l’Ouest ne répondent à cette question que par des fables et des légendes. D’après l’une d’elles, la première mère de leurs pères aurait traversé le détroit de Behring à gué. Suivant une autre, ce serait une femme-castor qui aurait traversé la mer à la nage.

Coïncidence assez curieuse, certaines tribus du Nord, le long du fleuve Mackenzie se nomment les Hommes-chiens : et il y a dans une des îles du Japon une race qu’on appelle les Aïnos, et qui racontent avoir un chien pour premier ancêtre.

Mais ce qui est un problème difficile pour les Indiens, n’en est pas un pour nous ; et dès les âges les plus reculés, l’art de la navigation s’est assez développé pour que les mers n’aient pas été un obstacle infranchissable à la diffusion des races.

Naturellement, les croyances religieuses et morales des sauvages de l’Ouest se sentent plus ou moins de leur dégradation ; et c’est toujours sous une forme plus ou moins sensible qu’ils se représentent les choses de l’ordre spirituel.

Ainsi le ciel, pour les sauvages, est un beau pays de chasse ; et l’enfer est une région froide, inculte, sans gibier, où l’on crève de faim, sans jamais mourir.

Car ils croient à l’immortalité, comme ils croient à deux principes, ou esprits — l’un bon et l’autre mauvais. Quand ils souffrent c’est au mauvais Esprit qu’ils s’en