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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/294

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Venise, c’est qu’il fourmille de poissons énormes qui le troublent, l’agitent et rident sa face.

Aussi quand ses riverains ont faim, ils n’ont qu’à y jeter une ligne, et les saumons s’empressent de venir alimenter leur table ; et quand c’est une foule qu’il faut nourrir, il lui livre quelqu’un de ses gigantesques éturgeons.

Ce matin même, il lui fallait donner à manger aux 1,500 sauvages campés sur sa rive, qui nous attendent à la mission Sainte-Marie. Ils ont eu recours à lui, comme les affamés ont recours au gouvernement dans la province de Québec, et il leur a servi un éturgeon pesant 400 livres.

Et puis — ne l’oublions pas — c’est lui qui a ouvert la voie à notre Pacifique, dans la seconde moitié de la chaîne des Selkirk. Sans doute, le chemin qu’il a tracé est un peu difficile et tortueux, mais c’est tout de même un grand point d’avoir supprimé l’impossible en perçant ces amoncellements désordonnés de rocs inaccessibles.

Il y a sur les rivages une multitude d’appentis en perches où les pêcheurs indiens font sécher le saumon.

Ça et là quelques tombeaux sauvages sont suspendus aux arbres.

Dans les villages que nous traversons, et surtout à Yale, nous apercevons nombre de Chinois. Mais ici, ils