Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/304

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vers les cieux, emportées par la passion de l’immortel Crucifié !

Pendant que la procession gravissait la colline, les personnages des tableaux de la Passion se groupaient au sommet dans la grande avenue qui longe le bord de l’escarpement. Tous revêtus des costumes qui convenaient à leurs rôles respectifs, et dans les poses qui leur étaient assignées, ils formèrent huit tableaux, espacés de quinze à vingt verges, entre les deux lignes de la procession.

Nous avons rarement vu un spectacle plus impressionnant que cette vivante illustration de la Voie Douloureuse, commençant au jardin des Olives et se terminant au Calvaire.

Le premier tableau représentait l’Agonie de Jésus à Gethsémani, et le personnage du Christ, prosterné sur le sol, semblait profondément pénétré de son rôle ; tous les traits de sa physionomie exprimaient admirablement la supplication et la souffrance. Dans un pli du terrain, six indiens, bien groupés et couchés, représentaient les apôtres endormis.

Dans le second tableau, des soldats romains, portant tuniques et casques, armés de lances et de boucliers, saisissaient et garottaient Jésus, qu’on aurait pris pour la statue de la Résignation.

Le troisième tableau figurait la condamnation du Sauveur par le gouverneur romain. Pilate, somptueu-