Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/305

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sement vêtu et assis sur un trône, se lavait les mains dans un bassin où un esclave, debout à côté du trône, versait de l’eau. Le Christ, enchaîné et les yeux baissés, semblait écouter avec soumission la sentence inique, tandis que plusieurs juifs sombres et méchants, fixaient sur lui des regards furieux.

Le quatrième tableau était une image très réaliste de la flagellation. Attaché, les mains derrière le dos, à une colonne basse, et nu jusqu’à la ceinture, Notre-Seigneur s’inclinait sous les coups des bourreaux qui tenaient leurs fouets levés, et ses épaules, ses reins et sa poitrine ruisselaient de sang.

Le même réalisme se retrouvait dans le cinquième tableau qui représentait le couronnement d’épines. Vêtu d’une longue robe blanche, et assis sur une chaise grossière, le Sauveur était entouré de Juifs et de soldats, et deux d’entre eux ajustaient la couronne d’épines à son front, d’où le sang coulait sur sa face auguste.

Mais nous avons été tout particulièrement impressionné par le sixième tableau, et l’Indien qui personnifiait Jésus nous a paru rendre avec une vérité effrayante la chute de Notre-Seigneur sous le fardeau de la croix. Revêtu d’une grande tunique rouge, le front couronné d’épines et ensanglanté, les cheveux en désordre et retombant en larges mèches sur sa figure souillée de sang et de poussière, il était presque étendu sur le sol, sa lourde croix en travers sur les épaules. Des soldats