Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/317

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Il n’est en Colombie aucune industrie, aucun commerce qui offre un plus grand champ d’exploitation. L’archipel de Vancouver et les nombreuses rivières qui viennent s’y jeter regorgent de myriades de poissons faciles à prendre et dont la valeur commerciale est énorme. Il ne manque ici que des pêcheurs. À peine y a-t-il quelques émigrés Grecs, Italiens, Écossais, qui, sans beaucoup d’enthousiasme y viennent demander à la mer le travail et la vie, quand toute une population de pêcheurs pourrait vivre prospère dans ce pays où nulle classe de labeur n’offre une rémunération plus sûre et plus constante.

Il est certain qu’on transporte moins facilement que toute autre une colonie de pêcheurs. L’homme de la mer l’aime sans doute partout, mais il l’aime surtout chez lui ; il aime son rivage et ses côtes qu’il connaît jusqu’au dernier rocher ; il est habitué à naviguer dans certaines eaux locales où il peut presque reconnaître les flots de la veille et prévoir ceux du lendemain. Du reste, endurci comme il l’est à la vie rude, aux travaux qui brisent, il sera le dernier à céder aux circonstances les plus adverses, et les préférera peut-être, avec son expérience, à l’incertain d’une vie nouvelle dans un pays nouveau.

Seule, l’exploitation du saumon n’est pas négligée, et forme une industrie qui est toute une réclame pour la province colombienne.