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À certaines époques les rivières pullulent d’innombrables saumons que l’on peut voir luttant contre tous les obstacles possibles et nageant avec une rapidité folle à travers la masse liquide.

On compte trois migrations principales de ce remarquable poisson. L’hiver et le printemps apportent le « saumon du printemps » (tyhee) dont le poids varie de deux à quatre-vingts livres, et qui égale en saveur les plus fins poissons d’Ecosse. Il s’ébat dans toutes les grandes rivières depuis novembre jusqu’à mars. Dans les mois d’été on capture le « sockeye » (nerva) qui est moins apprécié que le « tyhee » mais pourtant très répandu dans le commerce et d’un goût très fin, tout en étant plus sec que le premier. Il est aussi moins gros mais en quantité tellement considérable qu’on ne peut la calculer. Pendant son passage, l’embouchure du Fraser présente une apparence de très grande activité. On pourrait voir au petit matin des centaines de bateaux revenant avec des seines chargées de poissons argentés, qui sont déposés aux Canneries, comptés, taillés, préparés et expédiés par un personnel composé spécialement de Chinois et de femmes sauvages.

Enfin une troisième variété nage dans toutes les rivières pendant le mois de septembre ; elle est aussi très appréciée. Parmi les poissons qui ont la plus grande valeur commerciale on cite le poisson-chien qui se nomme Squalus Acanthus s’il mesure 3 pieds ; quand