Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/349

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fourrures, des plumes, des flèches, des arcs, des tapis, des vêtements, des souliers, et des bottelettes de foin de senteur attachées en croix.

À droite de la porte se tenaient les musiciens, très bariolés de costumes et de tatouages, accroupis autour d’un tambour qu’ils battaient en cadence, et fredonnant un de ces airs monotones qu’on ne saurait noter, qui se composent de trois ou quatre mesures, et dont le ton ne s’élève que lorsque la danse devient animée.

En résumé, cette fête m’a bien désappointé, et, sauf quelques restes des anciens rites, elle a perdu son caractère primitif. Celle que j’ai vue a duré trois jours, et ressemblait à un grand pique-nique de sauvages plutôt qu’à une solennité religieuse. Ce pique-nique n’avait d’entrain que lorsqu’il y avait abondance de thé et de tabac.

Mais jadis il n’en était pas ainsi, et le R. P. Legal a pu assister encore il y a deux ou trois ans à une fête du soleil chez les Gens-du-Sang (Blood Indians) qui se rapprochait beaucoup des cérémonies antiques par la solennité et le symbolisme de ses rites.

Il a eu la bienveillance de nous communiquer les notes prises par lui-même au moment de la fête, et nous y puiserons abondamment dans la description que nous en voulons faire.

Mais auparavant il nous semble intéressant de résumer ici ce qu’a été le culte du soleil dans l’antiquité.