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des bonnets de médecine, ornés de plumes d’aigles, ou de crinières, ou surmontés de cornes de buffles ; et leurs vêtements sont de couleurs criardes, parés de franges de peau d’antilope ou de chevreuil, et brodés de verroteries.

Pendant les jours que dure la fête, il y a des processions, des danses, des cavalcades, des combats simulés, des discours, dans lesquels les guerriers racontent leurs exploits, des fumeries, des distributions de nourriture, de fruits, de thé et de tabac, et beaucoup de chant et de musique. Le cérémonial est d’ailleurs peu varié.

Quelques dévots s’imposent comme sacrifices des jeûnes rigoureux, et passent plusieurs jours sans manger et même sans boire.

Puis viennent les sacrifices sanglants, offerts tantôt en signe de deuil, à l’occasion de la mort d’une personne chère, tantôt en accomplissement d’un vœu pour obtenir une grande faveur de l’Esprit-Bon, ou pour apaiser l’Esprit-Mauvais.

Un des plus dangereux consiste à se couper une phalange d’un doigt. Un autre très douloureux comprend une série d’incisions au moyen desquelles le patient s’enlève de petites lanières de peau sur les bras et les jambes. Un autre encore, en usage chez les Cris, est de se faire une double entaille à l’épaule, d’y passer une petite cheville en bois sous la peau, et d’attacher à cette cheville une longue corde traînant un crâne de