Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/361

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buffle par terre jusqu’à ce que ce poids ait déchiré la bande de peau.

Enfin, il y a la danse restée célèbre sous le nom de danse du soleil ; et voici comment le P. Legal l’a vu pratiquer.

Un jeune homme se présente sans autre vêtement qu’un brayet. Il est barbouillé de terre blanche, et il porte une couronne de sauge, et des bracelets de la même plante aux poignets et aux chevilles. C’est une victime ornée pour le sacrifice. Sur un geste d’un initié qui remplit l’office de sacrificateur, il va s’étendre sur un lit de peaux de buffles. Le sacrificateur, armé d’un couteau, lui fait des incisions aux seins, et introduit sous la peau deux chevilles de trois à quatre pouces de longueur. Le patient se retourne et une autre incision semblable est pratiquée en arrière de l’épaule gauche. Alors il se lève, et le sacrificateur suspend un bouclier à la plaie de son épaule, et attache solidement aux chevilles de la poitrine les extrémités d’une longue courroie dont le milieu est fixé au sommet de l’arbre central de la Loge.

La victime s’avance alors jusqu’au pied de cet arbre qui rappelle à la fois l’arbre de perdition et l’arbre du salut, il y appuie sa tête et paraît y prier un instant. Puis, il commence sa danse douloureuse, sautant à gauche, sautant à droite, et tirant successivement sur chacune des cordes pour déchirer la peau qui retient