Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/76

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Mais l’homme de Dieu apprenait aux âmes à franchir une distance bien plus considérable encore — celle qui sépare le ciel de la terre !

Toute la région que nous traversons pendant la nuit n’offre aucun avantage au colon ; mais elle pourrait bien être riche en minerais de fer, de cuivre et de mica, si l’on en croit certains rapports.

Quand nous arrivons au lac des Bois et au Portage-du-Rat, il fait jour. Une jolie petite ville est ici en voie de progrès rapide, grâce à de nombreuses scieries, et à l’exploitation des mines d’or trouvées à quinze ou vingt milles de là. Des centaines de travailleurs y sont employés, et une grande usine a été construite pour broyer le minerai d’or et en extraire le précieux métal.

Un nouveau compagnon de voyage vient ici nous joindre. C’est le R. P. Beaudin, curé du Portage-du-Rat, où il compte six à sept cents catholiques, et où il vient de bâtir une église, sous le vocable de Sainte-Marie.

Tout près de Portage-du-Rat est Keewatin où une riche compagnie (Milling Company) a bâti un élévateur et un grand moulin où elle peut moudre 200 quarts de farine par jour.

Le lac des Bois, aux bords duquel grandissent ces deux petites villes, a 80 milles de longueur ; et il est parsemé de tant d’îles qu’on s’imagine voir une centaine