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à coudre et confectionner des vêtements pour elles-mêmes et pour hommes.

C’est Sir John A. Macdonald qui a eu l’heureuse idée d’établir ces écoles, et c’est peut-être le plus grand bien qu’il a fait aux sauvages.

On ne leur enseigne pas le français, et cela a suscité des mécontentements et des plaintes dans la province de Québec. Mais ces plaintes n’avaient aucun fondement raisonnable. Mgr  l’Archevêque de Saint-Boniface et le P. Lacombe ont eux-mêmes voulu que l’anglais, seul fût enseigné dans ces écoles, et ils invoquent les raisons suivantes que nous croyons irréfutables :

1o L’étude de deux langues eut rendu le programme trop compliqué et trop difficile pour les enfants sauvages ;

2o L’anglais est la langue du pays, presque la seule que l’on parle ici, et conséquemment la plus utile à ces enfants qui trouveront des emplois plutôt chez des Anglais que chez des Français ;

3o Ces enfants ne sont ni Français ni Anglais, ils sont sauvages et païens : on ne saurait demander que le gouvernement qui est en majorité anglais et protestant, et qui permet que nous les élevions dans la foi catholique nous autorise de plus à les transformer en Français.

Un autre article du programme des études dans ces écoles industrielles est la musique, et c’est ce que les enfants sauvages apprennent le plus facilement. Les corps de musique qu’ils ont organisés à Qu’Appelle, à