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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/149

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LES PREMIERS SAUTS

— Mais ce n’est pas possible, dit le guide, vos sauvages n’ont pas l’intention de sauter ce rapide. Jamais âme qui vive n’a passé là.

Pendant qu’il parle, Patrick et Tienniche se sont lancés dans le tourbillon, et le canot semble avoir des ailes.

Monsieur, me dit notre guide, arrêtez-les quand ils passeront sous ce pont, car ils vont certainement se briser là-bas. Il y a là — et le guide m’indiquait l’endroit du doigt — une batture de roches qui barre entièrement la rivière, et il n’y passe pas assez d’eau pour qu’ils puissent sauter.


À ce moment le canot glissait comme une flèche entre les arches du pont. Je crie à Patrick d’arrêter, je lui montre au loin la barre d’écume qui les menace. Mais il pousse un cri de joie, et l’instant d’après ils sont arrivés à la batture.