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Page:Routhier - En canot, petit voyage au lac St-Jean, 1881.djvu/150

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LES PREMIERS SAUTS

Quelques grands coups d’aviron en travers les rapprochent du rivage, et au moment où le canot va toucher les écueils, les deux rameurs l’arrêtent brusquement en plantant leurs avirons entre les pierres, sautent à l’eau qui monte à leurs genoux, le soulèvent d’une main, font quelques bonds, et vingt à trente pieds plus loin rembarquent, et.... vogue le canot.

Émerveillés, nous les avons suivis du regard, et nous reprenons notre marche au milieu des jeunes merisiers, et des framboisiers chargés de fruits.

Thomachiche et les autres montagnais, portant l’autre canot et les baggages, nous suivent, et bientôt nous débouchons sur la grève où nos deux héros nous attendent, auprès d’un bon feu qu’ils ont allumé pour préparer le déjeuner.