Page:Routhier - Festival des fêtes cardinalices, 1886.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la captivité captive. Quelle image pittoresque et saisissante dans cet éloge du grand Libérateur du genre humain !

Lorsque les conquérants dont l’histoire exalte les hauts faits revenaient de leurs lointaines expéditions, ils traînaient derrière leur char de triomphe des rois enchaînés et des populations captives. Mais ce n’est pas ainsi que le Christ a célébré son triomphe.

Plus fort qu’eux tous, et, sans armées, il a su conquérir l’univers ; mais ce ne fut pas pour réduire l’humanité en esclavage, ce fut pour l’affranchir ; et afin qu’elle fût libre à jamais, il a traîné derrière son char en remontant au ciel la captivité captive.

Ah ! chantez sa gloire, millions d’esclaves qu’il a faits libres ! Tombez à ses genoux, femmes chrétiennes que ses enseignements ont réhabilitées ! Dressez lui des autels, peuples qu’il a délivrés du joug des tyrans !

Voilà comment le Chef invisible de l’Église a compris la liberté, et comment il l’a ressuscitée quand elle était morte ! Voilà comment il a su être Père, tout en proclamant qu’il était le Maître ! Or celui qui le représente visiblement sur cette terre est également un père, et le plus ardent défenseur de la liberté ! Que dis-je ? il en est aujourd’hui le martyr !

Montrons-nous donc toujours ses enfants, et nous continuerons d’être libres et de grandir sous l’autorité de ceux qu’il a chargés de nous gouverner, et qui nous transmettent ses enseignements. L’Église a été notre salut dans le passé. Elle sera notre gloire, notre grandeur, et notre prospérité dans l’avenir.

III. Et maintenant, au nom de mon pays, permettez-moi de vous confier un message, ô vous que l’immortel Léon XIII