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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/156

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LE CENTURION

L’héritage reçu de ses parents lui parut même impur, et pour mieux montrer toute la répulsion qu’il éprouvait pour les païens et pour leur or, il alla le jeter dans la Mer Morte.

Ce dernier trait n’était pas d’un Juif ; car les Juifs détestaient bien les Gentils, mais ils prenaient volontiers leur argent.

Onkelos était très versé dans la loi mosaïque, et il est l’auteur d’un commentaire du Pentateuque en langue chaldaïque, qui est resté célèbre, et que les Juifs lisent encore avec confiance et admiration.

Mais la philosophie grecque ne lui avait pas inspiré la même répulsion que le polythéisme de Delphes et de Corinthe. Il n’avait pas cessé d’admirer Socrate et Platon, et il s’était fait à lui-même un idéal religieux qui le séduisait au point de croire que le rôle du Messie attendu serait de réaliser cet idéal.

C’était une fusion des plus pures doctrines platoniciennes avec la loi mosaïque. On comprend qu’avec ces idées, Onkelos ne pouvait pas devenir un disciple de Jésus.

Siméon Gamaliel était son ami le plus intime. Un nouveau lien s’était formé entre eux : c’était leur commune admiration pour Camilla, qu’ils s’étaient mutuellement confiée.

Gamaliel, fils, ne ressemblait pas à son père. Autant celui-ci était concilliant et pacifique, autant le fils était fanatique, intolérant et agressif. C’était