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Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/42

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LE CENTURION

enfuis devant lui seul sans tenter la moindre résistance. Ce ne fut pas le fouet qui les effraya ; ils auraient pu riposter à coups de bâtons. Ce fut son regard terrible qui jeta dans leurs rangs une véritable panique.

Mais par un contraste merveilleux, ses yeux sont d’une douceur et d’une bonté qui enveloppent les cœurs, quand il est en présence des malheureux, des souffrants, et des pécheurs repentants.

Des rayons de grâce et de miséricorde en jaillissent alors, et répandent autour de lui un charme qui attire.

Le timbre de sa voix est sympathique, son geste naturel et sobre, ses attitudes toujours nobles.

Il est vêtu simplement. Il porte une longue tunique de laine blanche, et, par-dessus, un manteau de couleur brune, ayant de larges manches, et dont il relève les pans pour les croiser sur la poitrine.

Sa tête est couverte d’un soudar, ou koufièh arabe, c’est-à-dire, un fichu en soie, fixé au sommet de la tête par un cordon de laine, et dont les plis retombent sur le cou pour le protéger contre les ardeurs du soleil.

Des sandales en cuir retenues aux pieds par des lisières de toile les défendent contre les pierres et les ronces du chemin.

Tu vois, mon cher Tullius, que je n’oublie rien pour te faire connaître le prophète de la Galilée.