Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nisseault fut nommé Inspecteur, et Maurin Trésorier.

« Le premier, en sa qualité, alla dans tous les postes faire sa visite, ordonna de nouveaux bâtimens où il étoit nécessaire d’en construire, placer, confirmer ou déplacer les Gardes-magasins, — ce qui dépendoit moins de leur capacité que de leur disposition à la coquinerie, — en sorte que plusieurs perdirent leurs emplois dans le moment où par leur probité ils comptoient mieux de les conserver ; on substitua à leur place des gens plus dociles, ou, comme on disoit communément, des gens qui ne se mêloient point d’examiner ce qu’on leur faisoit faire ; et, comme Pennisseault et Maurin avoient soustrait quelques parties des fournitures, ils avoient intérêt à ce que leurs Commis fussent tels qu’ils les vouloient : ce fut dans ces visites que Pennisseault s’assura des Commandans et des Gardes-magasins par des présens réels, qui consistoient en vin, eau-de-vie et sommes d’argent, — le tout répartit suivant leurs dispositions, et ceux qu’on pouvoit attirer ; car, à l’avancement du Munitionnaire, le vin et l’eau-de-vie que l’on donnoit ordinairement, disparurent, en sorte que les rations des postes se trouvèrent quadruplées, on alloit même jusqu’à faire paver au Roy les vivres qu’il avoit donné au Munitionnaire : ce fut au savoir de Pennisseault et Maurin que l’on dut le projet. »

Après la prise de Montréal, M. et Mme Pénisseau s’embarquèrent pour la France. Le mari