Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comptait y jouir en paix de sa belle fortune, et la femme espérait y faire de belles conquêtes car elle avait encore tous ses charmes.

Pénisseau fut interné à la Bastille en même temps que Bigot et les autres profiteurs.

Le séjour de Pénisseau dans la célèbre prison fut adouci par les prévenances du duc de Choiseul pour le prisonnier.

Madame Pénisseau, avec son entregent ordinaire, avait réussi à se faire recevoir par le ministre et celui-ci la trouva fort de son goût. La belle Canadienne en profita pour lui demander toutes sortes de choses en faveur de son mari.

Par le jugement du 10 décembre 1763, Pénisseau fut banni du royaume de France pour neuf années, et condamné à payer une amende de cinq cents livres. Il devait en outre restituer une somme de six cent mille livres.

Le cas de Pénisseau fut longuement discuté par les juges du Châtelet. Trois juges voulaient le condamner aux galères à perpétuité, votèrent pour le bannissement à perpétuité, six optèrent pour le bannissement pendant cinq ans. Finalement par un vote de dix-neuf voix contre neuf, il fut décidé que Pénisseau serait banni pour neuf ans.

Les considérants des commissaires du Châtelet sur le cas de Pénisseau disaient :

« Le dit Louis-André-Antoine-Joachim Pénissault dûment atteint et convaincu d’avoir commis des malversations et infidélités préjudiciables aux